NOTE DE RÉALISATION

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Des zombies végétariens. Voilà l'idée de départ de Lenaïg Jouin et Benjamin Annaix. Simple, efficace, et propice à une histoire inédite. Lorsque je les ai pour la première fois entendu parler de leur projet, j'ai tout de suite été charmée par leur enthousiasme et la place très importante qu'il donnait à l'humour et à la parodie. Par le titre déjà, qui renvoie à la bande dessinée de Robert Kirkman, et la série télévisée adaptée, « The Walking Dead », qui raconte une invasion de zombies carnivores. Mais la figure du zombie est le seul point commun entre « The Walking Dead » et « The Walking Veg ».

Le scénario de « The Walking Veg » a été pris en charge par Simon Foucher et Benjamin Annaix, aidés de Juliette Briand. A partir de l'idée originale, ils ont réussi à garder, et même à renforcer le côté humoristique et parodique qui m'avait tant plu au départ. Cet aspect était important pour moi car c'est pour cette raison principale que j'ai eu envie de réaliser ce court-métrage.
Les films comiques sont, je trouve, trop rarement représentés dans les films de fin d'études où la plupart cherchent à faire leurs preuves en étant le plus sérieux possible. La comédie est un genre qui permet pourtant beaucoup d'un point de vue narratif, surtout quand elle empreinte la voie de la parodie. Avec « The Walking Veg », c'était le but. Reprendre la figure du zombie, monstre effrayant revenu d'entre les morts et carnassier dans la culture populaire, et la retourner un moment pour rendre ce monstre inoffensif, car végétarien, et presque adorable. De plus, cette idée de zombies végétariens qui finiront par détruire l'île paradisiaque et abondamment fleurie renvoie à une réflexion sur l'écologie et la déforestation qui me touche particulièrement. Tout comme le thème sous-jacent de l'acceptation de l'autre et de l'étranger. Ce film peut être lu à différentes échelles, c'est ce qui le rend intéressant et c'est pour cela que j'ai réellement eu envie de le réaliser.

La confection des personnages a été prise en charge par Simon Foucher et Danaé Thomas, avec l'aide de Margaux Lahaye. Assez naturellement, les décisions ont été prises et nous avons cherché à caractériser au maximum les villageois d'un côté et les zombies de l'autre. Il était essentiel pour moi que les personnages ne se ressemblent pas tous, c'est pourquoi je leur ai demandé d'axer leur création vers des personnages aux morphologies différentes.


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La caractérisation des personnages s'est aussi faite par l'animation. En effet, il fallait décider de l'état d'esprit de chaque personnage à travers son langage corporel. Ainsi, il était primordial que les animateurs se mettent dans la peau de leurs personnages de papier pour pouvoir reproduire le mouvement. En général, je mimais avec eux avant de les laisser animer. La confiance en leurs mains, leur outil fondamental, est arrivée petit à petit et j'ai pu remarquer avec ravissement que plus le film avançait et plus leur animation devenait fluide et précise.

Du côté du son, avec Thomas Godefroy, l'ingénieur du son, nous avons tout de suite été sur la même longueur d'onde quant au travail à accomplir, à savoir fabriquer nous-même le maximum de sons. L'élaboration s'est faite en parallèle du tournage et Thomas est rapidement arrivé avec des sons d'ambiances et d'animaux réalisés avec les voix des autres du groupe. Les dialogues dans la langue inventée par les scénaristes ont quant à eux été majoritairement faits après que les plans aient été tournés. J'ai très vite vu que je pouvais lui faire confiance et je suis enchantée du résultat.

Ma méthode de travail a été la suivante : permettre à toute l'équipe de pouvoir parler et donner son avis à tout moment. Il était important pour moi que chacun se sente entendu et impliqué pour le bon avancement du projet. Je trouve que sur un film, chaque personne peut et se doit d'amener sa touche personnelle, et ce encore plus dans un film de fin d'études tel que celui-ci. Nous sommes tous égaux sur les bancs des amphis, je désirais cette même égalité quand aux décisions à prendre. Je prenais les décisions finales, certes, mais chacun avait d'abord eu la liberté de s'exprimer en amont.

Pour conclure, je peux dire que je suis très heureuse du rendu de ce film car les différentes équipes, depuis celle des scénaristes jusqu'aux monteurs, en passant par celle des designers et des animateurs, ont toutes su garder l'esprit et l'énergie de départ de Benjamin et Lenaïg qui me tenaient particulièrement à cœur.